Bonjour a tous

Bonjour future consoeur. En formation à Cannes, je présume ?

Le boutis, comme l'a si bien dit Fann2, a été quelque peu délaissé mais il est toujours présent dans le costume provençal pour la réalisation de corps souples et de jupons (autrefois de mariées, aujourd'hui plus pour le plaisir d'avoir un beau jupon sous une robe) pour peu que l'on soit patiente et habile à leur confection.

As-tu choisi le boutis comme sujet de fin d'étude ?

Deux photos prises lors de la dernière Biennale de la Jupe Piquée de Trets en 2008, celle d'un corps souple travaillé au boutis méché de bleu et celle d'un jupon qui a demandé quelques 900 heures de travail.


Et pour plus de renseignements, il se trouve un forum sur le boutis : http://forum.boutis.eu/

Bonne chance à toi pour la fin de tes études.

C'est normal Elisabeth.

La première photo est la reconstitution d'un costume du XVIIIe siècle avec un corps souple en picqures de Marseille, ou broderie de Marseille "vermiculée". C'était là la première appellation de ce qui donnera le boutis au XIXe siècle.

mimi a écrit:

Merci a toutes!!
qui confectionnait le boutis appelée a l'epoque broderie de Marseille "vermiculée" comme là si bien dit Dolcia ou le piqué de marseille.

Les picqures de Marseille au XVIIIe siècle ne sont qu'une broderie emboutie vermiculée, travaillée blanc sur blanc, les motifs piqués et ensuite rembourrés de coton méché blanc ou parfois de couleur. Charles-Germain de Saint-Aubin, brodeur du roi Louis XV classait ce style de broderie de l'intérieur, dans la classe des broderies en bas-relief : « Lorsque tous les motifs sont piqués, on retourne le métier, puis avec un poinçon ou la tête d’une grosse épingle, on insinue plus ou moins de coton filé entre les deux étoffes. » (extrait de l’Art du Brodeur). En plaçant le travail à contre-jour la lumière filtrent à travers les lignes de couture laissant apparaître les motifs en transparence. Les ouvrages en picqures de Marseille étaient souvent des ouvrages de prix recherchés par l'élite sociale et excécutés par des brodeurs professionnels (ta fameuse piqueuse !) et ceci jusqu'à que cette industrie soit peu à peu ruinée par les conséquences de Révolution française et plus tard par le blocus continental décrété par Napoléon. Ce travail devient un travail d'ordre domestique et subit alors une évolution dans les motifs qui prennent de plus en plus de place. C'est le piqué de Marseille qui deviendra par extension de l'aiguille servant à emboutir, le boutis au XIX e siècle.

Au XIXème siècle, J. Bourilly explique :

« Boutis : genre de broderie au piqué. La toile à broder était doublée et portait le dessin que l’on suivait en traits doubles au moyen de piqûres à la main. Dans l’intervalle des piqûres, on introduisait une mèche de coton entortillée autour d’une tige métallique flexible (outil que l’on appelait boutis). Cette mèche de coton formait ainsi, entre les piqûres, les bourrelets qui faisaient ressortir le dessin. »

Un lien qui explique le boutis pas à pas. Rien à voir avec ce que l'on vous vend aujourd'hui dans les magasins sous l'appellation "boutis". Le boutis n'a rien à voir avec la technique du matelassé.


http://ouvragesdenette.over-blog.com/article-33414848.html

Pour ce qui est des langes et de la brassière du pitchoun, je pense que pour le coup, ce n'est pas du boutis mais un travail réalisé au piqué qui rentre dans la catégorie des matelassés, c'est à dire trois épaisseurs piquées ensemble. Bon nombre de jupons, corsets et camisoles étaient un mixte des deux techniques, le corps du corset ou de la camisole et le haut du jupon travaillés au piqué, les bordures du corset ou de la camisole et le bas du jupon travaillés au boutis. C'était certainement plus rapide d'exécution que d'avoir ensuite à bourrer, selon la technique du boutis, chacun des petits carreaux ! On en distingue très bien l'exemple sur l'avatar de Mimi que je remets en grand ici.

Popeline a écrit:

A propos de la mode provençale du XVIIIe et du XIXe siècles, il y a eu en 2002 une exposition, Les Belles de Mai, deux siècles de mode à Marseille, qui a fait l'objet d'une très belle et intéressante publication, bien illustrée, qu'on peut partiellement consulter ici sur Google Books.

Les Belles de Mai est un ouvrage de référence remarquable, à posséder obligatoirement pour toutes celles qui font de la reconstitution de costumes provençaux, hors Arles. Il fait parti de ma bibliothèque depuis sa sortie.